__ Un moment de répit [Pv Blake]

Assis sur un banc à l'écart de tous ces visages heureux, une cigarette en mains, des écouteurs enfoncés dans les oreilles, je les regarde. Tout semble leur réussir, tout semble aller comme sur des roulettes. Ils ont l'air d'avoir une vie merveilleuse. Qu'en est-il de ma vie à moi ? Elle n'est pas désastreuse, non. J'ai un père, une mère je ne sais où. Je ne roule pas sur l'or mais je ne suis pas non plus à la rue. Je m'en sors plutôt bien en classe sans pour autant être l'intello ou le cancre de service. Ca va. Je crois que banal est un mot qui convient à ma situation. Mais je souris. Pourquoi ? Parce que si je ne souriais pas, je n'aurais plus la motivation de vivre cette vie. Et même si cette vie n'est pas fantastiquement palpitante à chaque seconde, c'est ma vie et j'y tiens. Alors ma bonne humeur qui peut parfois paraître déplacée, n'est qu'un moyen pour moi d'aller bien. Faire rire et sourire les autres est comme une mission. Et quand je n'ai personne à amuser, je viens ici, à Central Park, regarder les gens qui n'ont même pas à se forcer pour paraître heureux et en pleine force de l'âge...

Sans être un accro aux cigarettes, Blake devait pourtant en avoir sa dose chaque jour. Et si ce n'était pas cela, le café remplissait ce manque ou bien encore pire que la cigarette... La drogue. L'exemple donné par un grand frère ancien drogué, bien sûr ce dernier ignorait tout de cette histoire.
Quoi qu'il en soit... Pour se changer les idées Blake décida qu'une petite virée dans le park tant connu de toute la ville ne serait peut être pas une si mauvaise chose. Le lycée, la solitude de son appartement et l'abandon non voulu de son frère, Blake extérioriser ses frustrations quotidiennes par une cigarette dans le bec. Il arpentait la ruelle principale du park avant d'aller se poser sur un banc où se trouver déjà un autre adolescent.
Sans y prêter attention Blake continua sa cigarette en observant les alentours du park.

- C'est pas vrai.

Qu'est-ce qui est "pas vrai" ?

Surprit que le type au bout du banc lui parle, Blake tourna la tête vers lui en arquant un sourcil. Cela ne ressemblait pas à une blague, le type en question avait l'air bien sérieux et attendait une réponse. Détournant le regard vers un groupe de gosses jouant dans un petit coin destiné à leur distraction personnelle, Blake se perdit un instant dans des souvenirs nostalgiques avant de revenir sur Terre.

- Je me disais juste que la vie est une belle merde. Agréable et merdeuse en même temps. Enfin après chacun son avis...

Pour ses quelques paroles, on aurait très bien pût le prendre pour un fou mais qu'importe, lui ça ne le dérangeait pas plus que ça.

L'autre a paru étonné que je porte attention à sa remarque. Mais finalement il a fixé un groupe de gosses avant de me répondre. Me répondre des choses que je n'entends pas pour la première fois, loin de là même. Je ne suis pas surpris qu'il parle comme ça, il faut croire qu'à New York, les gens à qui il manque une case, ça court les rues. J'avoue que c'est pour me plaire étant donné qu'il m'en manque quelques unes aussi. Et je ne sais pas pourquoi, ni par quoi j'y suis poussé, mais il me prend l'envie de répondre à mon voisin.

Agréable et merdeuse ? C'est aussi mon avis.

Oui c'est vrai, commençons par dire qu'on est d'accord avec l'autre. Ca nous laisse au moins partir de bonnes bases. Je suis quelqu'un de positif, enfin, les trois quarts du temps.

De toute façon, n'importe comment qu'elle soit, on doit bien la vivre pour en juger.

Evidences quand vous nous tenez...